Le résultat du Référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union Européenne est tombé ce matin vendredi 24 juin 2016. 51.9% des britanniques sont favorables à l’idée de quitter l’Union Européenne contre 48.1% d’entre eux. Dans quelques mois les leaders européens ainsi que le Royaume-Uni se réuniront afin de négocier les termes de son départ.
Le Brexit ayant été approuvé n’ira pas sans affecter l’économie britannique ainsi que celle de l’Europe en général. Les bourses du monde entier ont d’ailleurs été touchées. Le FTSE a perdu près de 5% de sa valeur, l’Eurostoxx600 près de 8.5%, le Nikkei 7.5% et cela ne va pas aller en s’arrangeant au cours de la journée. Par ailleurs la livre sterling perd en valeur et les investisseurs se tournent désormais vers l’or, dont les prix sont à la hausse depuis ce matin.
Le Brexit ayant fait parler de lui pendant de nombreuses semaines est maintenant approuvé par les britanniques. Du temps sera nécessaire avant que la nouvelle Union-Européenne ne fonctionne normalement.
Le Brexit risque de causer des problèmes à l’économie Britannique
Les économistes restent incertains concernant le devenir des relations futures avec son plus grand partenaire en termes de commerce : le reste de l’Union Européenne. Cela pourrait amener La Grande Bretagne à entrer en récession. Comme évoqué précédemment, la livre sterling a perdu en valeur et les indices boursiers au Royaume Uni et dans le monde entier ont chuté à leur ouverture. Le maire de Londres a appelé à ne pas paniquer face à cette nouvelle.
Sur le long terme, la situation pourrait être pire. Le premier ministre britannique David Cameron a annoncé sa démission du gouvernement suite au résultat de ce référendum. Sa démission sera effective d’ici 3 mois le temps d’assurer sa succession.
De ce fait, la chute du gouvernement de Cameron risque grandement d’affecter la facilité des négociations avec le reste de l’Union Européenne. Les entreprises européennes basées au Royaume Uni pourraient être grandement affectées par cette décision.
Le gouvernement britannique a estimé que le la sortie du Royaume Uni de l’union Européenne causerait un ralentissement de l’économie britannique de près de 3.8% à 7.5 % d’ici 2030. Tout dépendra de la manière dont seront négociées les futures relations commerciales avec l’Union Européenne.
Une possible dissolution du Royaume-Uni ?
Le Brexit pourrait aussi changer le Royaume-Uni de manière plus fondamentale. Le Royaume-Uni est appelé ainsi car il unifie quatre pays : L’Angleterre, le Pays de Galles, l’Ecosse et l’Irlande du Nord. Dû au Brexit, il se peut que le Royaume Uni ne reste plus pour longtemps unifié.
Les Ecossais n’ont jamais été très emballés à l’idée d’accepter la domination anglaise et cela s’est vu lors des votes pour l’indépendance de leur pays en 2014. Les écossais étaient favorables à l’idée que le Royaume-Uni reste dans l’Union Européenne. Cela permettait de contrebalancer l’important poids du pouvoir anglais au sein du Royaume-Uni. Maintenant que l’Angleterre ne fait plus parti de l’UE, il se peut que de nombreux autres mouvements indépendantistes voient le jour et une indépendance de l’écosse.
Des conséquences sur le reste de l’Europe
Un des avantages de l’Union Européenne est de pouvoir circuler librement dans les pays membres. Un citoyen de l’Union Européenne a le privilège de pouvoir vivre et travailler librement dans n’importe quelle pays membre de l’Union et de nombreux britanniques et étrangers ont profité de cette chance.
Aujourd’hui près d’1.2 millions de britanniques vivent dans d’autres pays membres de l’Union Européenne et près de 3 millions de citoyens de l’Union Européenne (non britanniques) vivent au sein du Royaume-Uni. Le Brexit pourrait remettre tout en cause et créerait des mouvements massifs de migrants. Il est tout à fait possible que le Royaume-Uni négocie un traité avec l’Union Européenne permettant une libre circulation avec le reste de l’UE cependant cela ne sera pas sans contrepartie.
Pour de nombreuses personnes il faudra envisager de se procurer des passeports et de se doter de permis de résidences afin de rentrer dans la légalité. Dans le cas contraire, il est possible que de nombreux migrants vivant et travaillant actuellement au Royaume-Uni perdent leurs droits et soient expulsés de Grande Bretagne.
De plus, il n’est tout à fait probable que de nombreux autres pays membres de l’Union Européenne songent à quitter l’Union. L’Allemagne s’inquiétait de la sortie de l’Angleterre. Maintenant que cela s’est produit, l’Union Européenne devra apprendre à se passer de la puissance économique Britannique si aucun accord entre les deux entités ne voit le jour.
La chute de la livre Sterling
La Livre Sterling a chuté sous les 1.39$ pour la première fois en sept ans. Certains analystes prévoient également une baisse plus importante au cours des prochains jours de près de 20% de sa valeur contre le dollar américain, atteignant une valeur d’environ 1.10$. Un ratio qui n’avait jamais été atteint depuis 1985.
Contrairement à cela l’or est en hausse. Vu par de nombreux investisseurs comme une valeur servant de refuge, les métaux précieux et en particulier l’or, leur permet de placer des investissements lorsqu’ils sont incertains du devenir des marchés financiers. Le court de l’or a augmenté ce matin à l’annonce des résultats du référendum avec un bon à la hausse de près de +8%.
Une hausse des coûts d’importations couplée à la chute de la livre sterling entrainerait une forte inflation forçant la Banque d’Angleterre à augmenter ses taux d’intérêts. Si la Livre Sterling venait à baisser de 15-20% en plus, il est fort possible que l’inflation au Royaume Uni augmente de près de 5%. Dans ce cas, des mouvements de paniques de la part de nombreux investisseurs pourraient produire un krach, ou une longue chute de la livre. L’or pourrait, dans ces cas-là, atteindre des niveaux record.
Le devenir de la Grande Bretagne
Il est encore tôt pour dresser des conclusions sur le devenir de la Grande Bretagne. Les chefs d’Etats de nombreux pays européens ainsi que les grandes institutions tels que le G7, la Banque Centrale Européenne (BCE) et le Front Monétaire international avec à la tête Mme Christine Lagarde sont en plein échanges sur de possibles solutions afin d’assurer la meilleure des transitions économiques et financières possibles. Dans le monde de la finance, la City à Londres se prépare à de très nombreux départs de banquiers vers Francfort, Paris ou Dublin.
La capitale financière de l’Europe qui accueillait de nombreuses banques américaines risque de déplacer de nombreux emplois hors du pays. De nombreuses banques étrangères ont participé financièrement à la campagne pour le maintien de la Grande Bretagne. Le Brexit ayant été acceptés les contraint d’effectuer des changements au niveau de leurs structures d’entités légales européennes.